Accueil > Une incursion dans la tradition orale inuit > Bien-être physique et psychique > Anniasiutigijauvaktuviniit, matériaux utilisés pour la guérison et pour la naissance.

Photo Esquimaux rassemblés dans un iglou 1952 Devon Island

Anniasiutigijauvaktuviniit, matériaux utilisés pour la guérison et pour la naissance.

Citation :
Alaasie Joamie
“Nous avons appris cela de nos mères, grand-mères, et belles-mères. C’est comme si l’enfant adopté mettait fin aux fausses couches et morts prématurées. L’enfant n’était pas donné en adoption parce qu’on ne l’aimait pas ou qu’on ne le voulait pas. Ceci était fait parce qu’on ressentait une profonde compassion envers ces femmes ayant des difficultés à avoir un enfant. Alors on leur donnait un enfant. C’est ce que nous savons. Nos mères et belles-mères en savaient beaucoup. Ceci devrait être enregistré et écrit. (Pages 165-166)
Présentation :
Face à la maladie, les inuit ont su tirer profit des ressources qu’offrait leur environnement, pour trouver les remèdes appropriés. Ainsi, on utilisait et utilise encore des produits provenant d’animaux, telle que l’huile d’ours polaire, l’huile et la graisse de phoque barbu, aux usages multiples, l’estomac de lapin plein posé sur la peau brûlée, ou encore le sang le long de l’épine dorsale des poissons, remède très efficace contre le botulisme. Également, en application externe ou en usage interne, la plupart des plantes existantes étaient consommées et utilisées à des fins médicinales.

Les conseils et prohibitions que devait suivre la femme enceinte étaient nombreux. Ceux-ci devaient pour la plupart du temps favoriser le travail, afin que l’enfant sorte plus vite, dans des conditions sereines et harmonieuses. Avant la naissance, la future maman pouvait consommer certaines choses qui influenceraient sur le sexe de l’enfant ou sur son apparence. Plusieurs personnes accompagnaient la femme dans son accouchement, chacune ayant son rôle et son appellation, dont la sage-femme. Suite à l’accouchement, celle-ci promulguait de nombreux soins à la nouvelle mère, en portant surtout attention au bon écoulement des liquides corporels. Le nouveau-né quant à lui était stimulé, on dégageait ses voies respiratoires, modelait son crâne et accentuait parfois certains de ses traits. On lui souhaitait également la bienvenue, et des encouragements. Selon la tradition inuit, le nouveau-né est à même de comprendre et ressentir les émotions de son entourage. Il est arrivé que certaines sages-femmes ramènent à la vie un enfant mort-né. Un long ou douloureux travail signifiait que la femme ne s’était pas débarrassée de ses soucis, qu’il pouvait s’agir de jumeaux, ou bien que l’enfant était en train de changer de sexe (sipiniq). La langue inuit possède un riche vocabulaire. Qu’il s’agisse des noms de plantes, ou de l’anatomie humaine, ils s’alliaient lors de la guérison ou de la naissance à un véritable savoir-faire.