Cette chronologie comporte quatre thèmes principaux :
1576 : Martin Frobisher explore la côte est de l’île de Baffin. Il est le premier Européen à s’aventurer dans la baie qui porte maintenant son nom.
1670 : Le roi Charles II d’Angleterre cède à son cousin le Prince Rupert tout le territoire baigné par les rivières et les cours d’eau se jetant dans la baie d’Hudson, ceci pour développer le commerce des fourrures en Amérique du Nord. Cette terre est appelée la Terre de Rupert. Pour surveiller le commerce des fourrures en Terre de Rupert la « Compagnie des aventuriers d’Angleterre faisant le commerce dans la baie d’Hudson » (la Compagnie de la baie d’Hudson), est instituée par charte royale.
1763 : La Proclamation Royale reconnaît les droits autochtones à la terre, après que la Nouvelle-France a été livrée à la Grande-Bretagne au Traité de Paris. Londres a besoin de l'appui militaire des groupes autochtones peuplant le pays nouvellement conquis pour contrôler l’agitation dans ses colonies de la Nouvelle-Angleterre.
1775 : Révolution américaine. Les loyalistes immigrent au Canada. Première tentative américaine pour envahir Montréal et Québec.
1811 : La Compagnie de la baie d’Hudson (CBH) accorde à Thomas Douglas, cinquième comte de Selkirk, 300 000 km² de terre dans le bassin de Winnipeg (aujourd’hui Manitoba et Dakota du Nord).
1812 : Deuxième tentative américaine pour envahir le Canada.
1812 : Thomas Selkirk fonde la colonie de la rivière Rouge, qu’il appelle Assiniboia. Entre 1812 et 1815, 300 Écossais et Irlandais s’installent dans la région.
1817 : Thomas Selkirk signe le premier traité indien dans l’Ouest du Canada. En échange de 100 livres de tabac annuel, les Cris et les Ojiboués cèdent les droits d’une bande de terre le long des deux rives des rivières Rouge et Assiniboine, qui est ensuite divisée pour les colons.
1820 : Thomas Selkirk meurt. Ses exécuteurs testamentaires administrent la colonie et réduisent les dépenses en arrêtant les subventions aux colons et en ne recrutant plus d’autres immigrants européens. Ceci ouvre la porte aux colons d’Amérique du Nord.
1820-1840 : Les baleiniers anglais visitent régulièrement le détroit de Davis; la baie de Baffin, et le détroit de Lancaster. Les Inuit de la région découvrent les marchandises européennes.
1821-1823 : William E. Parry et George F. Lyon sont les premiers explorateurs à passer l’hiver dans l’Arctique. Leur camp est sur Winter Island, près de l’Iglulik d’aujourd’hui.
1821 : La CBH réduit considérablement le nombre de ses employés. Beaucoup de ces premiers voyageurs décident de s’installer avec leur famille à Assiniboia. Aussi appelés Métis, ils constitueront bientôt une proportion importante de la population de la colonie.
1836 : La famille Selkirk transfère le contrôle d’Assiniboia à la CBH.
1837 : Rébellion de 1837 dans le Haut-Canada et Bas-Canada. Dans le Bas-Canada, les Canadiens anglais et français joignent leur force contre l’administration coloniale britannique. Dans le Haut-Canada, les Canadiens anglais se battent plus particulièrement contre le « Family Compact », l’élite conservatrice du Haut-Canada.
1840 : L'Acte d'Union supprime les législatures du Haut-Canada et du Bas-Canada; une recommandation faite par Lord Durham dans son rapport à la Couronne après les rébellions de 1837. Elles sont remplacées par une nouvelle entité politique, la Province du Canada. Bien que l'Est du Canada (autrefois Bas-Canada) ait une population de 650 000 habitants, il est représenté par 42 sièges dans le nouveau parlement, comme l'Ouest du Canada (autrefois Haut-Canada) avec sa population de 450 000 habitants. La dette considérable du Haut-Canada est également fusionnée avec la dette modeste du Bas-Canada.
1840 - années 1900 : Des baleiniers anglais visitent régulièrement la Baie de Cumberland. Ils établissent deux stations de pêche à la baleine dans la baie, la première dans l'île Kekerten (Qikirtaq) et la deuxième dans l'île Blacklead (Uumanarjuaq). De 1851 à 1879, les baleiniers y passent régulièrement l’hiver avec leurs bateaux.
1845-1848 : Sir John Franklin mène une expédition importante pour découvrir le passage du Nord-Ouest. En 1846 les deux bateaux qu'il commande, l'Erebus et le Terror, sont emprisonnés dans la glace du détroit de Victoria. En 1847 Franklin meurt, et tout l’équipage périt tout probablement avant 1848. Dès 1848, des recherches sont organisées pour retrouver les survivants de l'expédition Franklin. Pendant vingt ans, beaucoup d'explorateurs américains et britanniques viendront dans l'Arctique avec le faible espoir de retrouver Franklin et ses hommes.
1860-1915 : Des baleiniers américains visitent régulièrement la baie de Roes Welcome dans le nord-ouest de la baie d'Hudson. Les baleiniers hivernent dans la région.
1864-1869 : Charles Francis Hall, un explorateur américain, passe plusieurs années près de Repulse Bay (Naujaat) avec l’espoir de retrouver l'expédition disparue de Sir John Franklin. Il est un des premiers explorateurs qui apprend à survivre sur la toundra à la manière des Inuit.
1867 : Confédération canadienne. L'Acte d’Amérique du Nord britannique crée le Dominion du Canada avec quatre provinces (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Ontario et Québec). L'Angleterre transfère sa responsabilité de fiduciaire des peuples autochtones au gouvernement nouvellement formé.
1869 : La CBH rend la Terre de Rupert au Dominion du Canada nouvellement créé
1869 : Comme tous les territoires administrés par la CBH, Assiniboia est transférée au Dominion du Canada. Louis Riel et d'autres leaders métis créent un gouvernement provisoire métis. Ce gouvernement représentatif est mis en place pour négocier avec le Canada les termes de l’entrée d'Assiniboia dans la Confédération. Bien que Riel soit perçu comme un traître à Ottawa, ceux-ci finissent par reconnaître les droits des Métis de la rivière Rouge. Cette reconnaissance mène à l’Acte du Manitoba. Riel doit toutefois fuir aux États-Unis.
1870 : L’Acte du Manitoba est promulgué, par lequel une nouvelle province est créée sur la terre des Métis. L'Acte protège les droits des catholiques français métis de vivre de façon traditionnelle, dans leur langue et selon leur religion, dans la nouvelle province. Quinze ans plus tard, aucun de ces droits ne sera respecté par la nouvelle législature provinciale.
1870 : Création des Territoires du Nord-Ouest, le Canada ayant accepté l’adhésion de la Terre de Rupert au Dominion. La CBH garde 120 postes de traite à travers le territoire cédé.
1872 : Les Métis de l'ancienne colonie Assiniboia sont forcés par des colons orangistes en provenance de l'Ontario de quitter la province nouvellement créée du Manitoba et de se déplacer vers l'ouest. Ils établissent une communauté à Batoche le long de la rivière Saskatchewan Sud.
1876 : Bataille de Little Bighorn. Une armée de guerriers principalement sioux et cheyennes commandée par Crazy Horse vainc la 7ème cavalerie des Etats-Unis commandée par le Lieutenant Colonel George Custer.
1876 : Création d’une « Loi relative aux Indiens », autrement appelée Loi sur les Indiens. Des Indiens canadiens sont dorénavant enregistrés comme Indiens avec statut quand ils font partie d’un traité.
1880 : La Grande-Bretagne cède les îles de la Reine-Élizabeth au Dominion du Canada.
1885 : La Rébellion du Nord-Ouest. Sous la direction de Louis Riel, qui est de retour au Canada et Gabriel Dumont, les Métis de Batoche proclame un état indépendant (le Gouvernement provisoire de la Saskatchewan). Après que Dumont eut vaincu la Police à cheval du Nord-Ouest à la Bataille du Lac aux canards, le gouvernement fédéral décida d'envoyer 3 000 soldats commandés par le major-général Frederick Middleton. Deux mille volontaires se joignent également à Middleton. Entre le 5 mai et le 12 mai Middleton et les Métis se battent dans Batoche. Le 12 mai, Métis et Indiens sont forcés de se rendre. Le 15 mai, Riel est capturé, jugé et reconnu coupable de haute trahison. Il est alors exécuté par pendaison. Gabriel Dumont s'enfuit aux États-Unis. En juillet, Poundmaker et Big Bear, deux chefs cris qui ont soutenu les Métis pendant la rébellion, se rendent.
1894 : Fondation de la mission anglicane à l'île Blacklead (Uumanarjuaq) dans la baie de Cumberland par le Rev. Edmund James Peck.
1898 : Ruée vers l'or du Klondike. Le Territoire du Yukon est séparé des Territoires du Nord-Ouest. Signature du Traité 8 dans la région du lac Athabasca, qui est envahi par des centaines de prospecteurs.
1903-1906 : Roald Amundsen, un explorateur norvégien, est la première personne à traverser avec succès le passage du Nord-Ouest sur son bateau, le GjøA.
1903 : Les trois premiers postes de la GRC sont construits sur la côte arctique à Fort MacPherson, Fullerton et sur l’île Herschel. Premier voyage du bateau canadien Neptune pour faire respecter la souveraineté canadienne dans l'Arctique.
1905 : Les frontières de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba sont repoussées vers le nord. Le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest occupent le reste des territoires du Nord canadien.
1905 : Premier voyage du bateau canadien Arctic, dont le commandant est le capitaine Joseph Elzéar Bernier, pour établir la souveraineté du Canada sur les îles arctiques.
1911 : La CBH établit un poste de traite à Lake Harbour (Kimmirut), sur la terre de Baffin.
1912 : La responsabilité administrative du Nord du Québec est transférée à la province par le gouvernement fédéral. Le Québec conteste cette décision d’Ottawa jusqu’en Cour suprême.
1912 : Le bateau de la CBH Nascopie commence à visiter l'Arctique. Le bateau fait des voyages annuels dans l'arctique jusqu'à ce qu'il fasse naufrage près de Cape Dorset en 1947.
1913 : Les Indiens nishga (nisga'a) du Nord de la Colombie britannique envoient une pétition au Conseil privé britannique à Londres pour faire reconnaître leurs revendications territoriales.
1913 : La CBH établit un poste de traite à Cape Dorset (Kinngait), sur la terre de Baffin.
1920 : On découvre du pétrole à Norman Wells dans la vallée du Mackenzie (Deh Cho).
1920 : La CBH commence à vendre des bateaux de pêche Peterhead aux Inuit de l’Arctique de l’Est.
1921 : Le gouvernement canadien signe le Traité 11 avec les Premières nations des Territoires du Nord-Ouest.
1921 : Un nouveau conseil territorial constitué de membres nommés est mis en place aux Territoires du Nord-Ouest. Un bureau territorial est ouvert à Fort Smith, principalement pour émettre des permis d’exploration pétrolière. Cependant, la capitale législative du territoire reste à Ottawa. La plupart du travail administratif territorial est effectué par la GRC.
1922 : La première patrouille de l’Arctique de l’Est embarque sur le bateau Arctic avec le Capitaine J.E. Bernier. La patrouille est le nouveau bras administratif du gouvernement canadien dans l’Arctique de l’Est canadien. Dr. Leslie D. Livingstone, un membre de la patrouille, est le premier médecin à officiellement visiter les Inuit de la terre de Baffin.
1925 : Les frontières des Territoires du Nord-Ouest sont repoussées jusqu’au pôle Nord.
1926 : Le bateau Arctic étant trop petit, la patrouille de l’Arctique de l’Est voyage maintenant à travers l'Arctique à bord du Beothic, un vapeur de Terre-Neuve.
1926 : Fondation de l'hôpital anglican à Aklavik.
1927 : Fondation de l'hôpital des oblats catholiques à Aklavik.
Années 1920 : La population des Inuit au Canada diminue alors qu'elle augmente en Alaska et au Groenland.
1929 : Les oblats construisent un hôpital à Chesterfield Inlet (Igluligaarjuk).
1931 : The Eskimo Book of Knowledge est publié par la Compagnie de la baie d'Hudson pour initier les Inuit de l’Arctique de l’Est à leur nouvelle vie de trappeurs.
1932 : La patrouille de l’Arctique de l’Est s’embarque maintenant à bord de l'Ungava et du Nascopie, deux navires de la CBH, pour patrouiller les eaux arctiques.
1939-1945 : Deuxième Guerre mondiale. Mille soldats américains et ouvriers arrivent à Fort Chimo en 1939.
Á partir de 1939 : Beaucoup d'Inuit et d’Indiens sont envoyés dans le Sud pour le traitement de la tuberculose.
1942 : L'Armée de l'Air des États-Unis construit un terrain d'aviation près de la Rivière Sylvia Grinnel à l’intérieur de la baie de Frobisher. Pendant la guerre, 5,000 membres de l’armée américaine arrivent. Beaucoup d'Inuit se déplacent également dans le secteur pour trouver du travail. Frobisher Bay (Iqaluit) est né.
1944 : On estime à 80% le taux d'enfants inuit qui ne fréquentent pas l'école.
1944 : Dans l’Arctique de l’Ouest, il y a 213 lits d’hôpital pour 8 000 personnes. Dans l’Arctique de l’Est, il y a 48 lits d’hôpital pour 3 762 personnes.
1948 : James Houston commence à acheter des sculptures inuit en pierre et en ivoire à Port Harrison (Inukjuak).
1948 : Ouverture d'un hôpital gouvernemental à Moose Factory, dans la baie James.
1949 : Le premier externat fédéral est ouvert à Inukjuak.
1949 : Labrador et Terre-Neuve rejoignent le Canada.
1949 : Une station météorologique est ouverte près du lac Ennadai dans le Keewatin central (Kivalliq). Les Inuit (Ahiarmiut) qui vivent dans le secteur sont déplacés par le gouvernement canadien au lac Nueltin, 100 kilomètres au sud-est. Ceci est vraisemblablement fait pour les empêcher de devenir trop dépendants du personnel de la station. Bientôt, les Inuit transférés reviennent vivre près du lac Ennadai.
1950 : Le gouvernement canadien affrète le navire-hôpital C.D. Howe. Pour la première fois en dix-huit ans, la patrouille arctique ne s'embarquera pas dans un bateau de la CBH. À bord, il y a des policiers de la GRC, des dentistes, des docteurs, des infirmières, ainsi qu'un dispensaire de six lits. Le C.D. Howe fera des patrouilles annuelles jusqu'en 1968.
1951 : La Loi sur les Indiens est révisée, ouvrant la porte aux revendications territoriales autochtones. Depuis 1921, il était illégal pour des autochtones canadiens de tenir des réunions au sujet de leurs revendications territoriales. La loi révisée permet aussi aux autochtones d’engager un avocat ou de tenir des cérémonies spirituelles traditionnelles comme la Danse des esprits, la Danse du soleil ou le Potlatch.
1953 : La mine de Rankin Inlet ouvre près de Kangiqliniq (Rankin Inlet), sur le rivage ouest de la baie d'Hudson. Elle produit des minerais de nickel et de cuivre. Des Inuit de partout dans le Kivalliq se déplacent près de la mine pour trouver du travail.
1954 : On accorde aux Inuit le droit de voter dans des élections fédérales.
1953 : Douze familles inuit sont déménagées de Port Harrison (Inukjuak) et de Pond Inlet (Mittimatalik) à Grise Fiord sur l'île d’Ellesmere et à Resolute Bay sur l'île Cornwallis.
1953 : Quelques familles inuit sont transférées de Fort Chimo (Kuujjuaq) à Churchill, au Manitoba.
1954 : En raison de l’amélioration des services médicaux, il y a une baisse de 56 % des cas de tuberculose parmi les Inuit.
1955 : Construction du premier réseau de radars avancés dans l’Arctique (ligne DEW), un système de stations radar couvrant le nord du continent.
1956 : Un Inuk sur sept est envoyé dans le Sud pour recevoir des traitements contre la tuberculose.
1957-1958 : Les Ahiarmiut vivant au lac Ennadai sont déplacés de nouveau, cette fois au lac Henik. Après une période de privation causée par l'absence de caribou (trois Ahiarmiut sont emprisonnés après avoir fait irruption dans un camp minier pour trouver de la nourriture, deux autres sont assassinés et six meurent de faim), le gouvernement canadien évacue les survivants à Eskimo Point (Arviat).
1958 : Construction du premier hôpital à Frobisher Bay.
1959 : Le gouvernement fédéral amorce le développement des coopératives du Nord dans les Territoires du Nord-Ouest.
1959 : Le gouvernement fédéral construit Inuvik dans le delta du Mackenzie.
1959 : James Houston aide les Inuit à faire des gravures à Cape Dorset.
1959 : Fondation d'une première co-opérative inuit à George River (Kangiqsualujjuaq) dans le Québec arctique.
1960 : Fin de la construction des stations radar de la Guerre froide. Cela signifie que beaucoup d'Inuit doivent retourner sur le territoire pour gagner leur vie.
1960 : On donne aux Indiens sous traités le droit de voter dans des élections fédérales.
1961 : Le Police Provinciale du Québec, plus tard remplacée par la Sûreté du Québec (SQ), remplace la GRC dans le Nord du Québec.
1962 : J. Armand Bombardier de Valcourt, Québec, produit la première motoneige.
1962 : Les Inuit de l’Arctique de l’Est votent pour la première fois.
1962 : La mine de Rankin Inlet ferme.
1962 : À partir de décembre 1961, une épizootie sévère d'hépatite infectieuse canine tue 625 chiens dans la baie de Cumberland. De peur que les Inuit ne puissent plus désormais chasser à cause d'un manque de chiens, le gouvernement canadien décide de les rassembler tous dans la petite communauté de Pangnirtung. Les treize camps de la baie sont visités et plus de 330 Inuit sont temporairement transférés à Pangnirtung. Là, on leur fournit du travail et un abri. Des chasses collectives sont aussi organisées. En mai, on permet à la plupart des Inuit de retourner à leurs camps quand la maladie s’est éloignée.
1963 : Un projet de loi sur la division des Territoires du Nord-Ouest est présenté au Parlement canadien à Ottawa. Ce projet de loi est soutenu par la Chambre de commerce de Yellowknife, une association non autochtone. Le projet de loi ne franchit pas la Chambre des communes à cause d'un changement de gouvernement mais aussi de l'opposition de citoyens dans l’Arctique de l’Est qui veulent rester avec les Territoires du Nord-Ouest.
1964 : Le gouvernement libéral nouvellement élu à Ottawa crée la Commission Carrothers pour étudier le développement politique dans les Territoires du Nord-Ouest.
1965 : Construction d'un hôpital à Fort Chimo (Kuujjuaq) par le gouvernement du Québec.
1966 : On accorde aux Inuit de l’Arctique de l’Est canadien le droit de voter dans des élections territoriales.
1967 : Le conseil tribal nisga'a s’oppose à la décision du gouvernement de la Colombie-Britannique de contrôler 1 000 milles carrés de leur terre ancestrale.
1967 : Suivant les recommandations de la Commission Carrothers, Yellowknife devient la capitale administrative et législative des Territoires du Nord-Ouest.
1969 : Le ministre libéral des Affaires indiennes et du Nord, l’Hon. Jean Chrétien, présente son Livre blanc (aussi appelé le Livre blanc de 1969) qui propose l'abolition de la Loi sur les Indiens du Canada, le rejet des revendications territoriales autochtones, l'assimilation des autochtones canadiens en leur donnant le même statut qu’aux autres minorités ethniques, ainsi que la transmission de la responsabilité des Indiens aux provinces. Les autochtones canadiens s'opposent au projet. Le gouvernement fédéral n’a pas d’autre choix que de reculer.
1970 : Découverte importante de gisements de pétrole et de gaz en mer de Beaufort aussi bien que dans le delta du Mackenzie (potentiellement 36 milliards de barils de pétrole et 339 trillions de pieds cubes de gaz).
1971: Le Alaska Native Claims Settlement Act devient loi aux États-unis sous la présidence de Richard M. Nixon.
1971 : Le satellite Anik est lancé, ouvrant le Nord aux télécommunications.
1971 : L'Inuit Tapirisat du Canada (ITC) est créé.
1971 : Robert Bourassa, le Premier ministre du Québec, dévoile les plans pour le projet hydroélectrique de la Baie-James. Les Cris et les Inuit, que l'on n'a pas consultés, s’opposent avec acharnement au projet.
1972 : L'hôpital anglican est fermé à Pangnirtung. Une infirmerie est ouverte.
1973 : Les Nisga'a perdent leur bataille à la Cour suprême du Canada dans l’Affaire Calder parce que la Cour est divisée en ce qui concerne le fait que les Nisga'a conservent ou non des droits ancestraux sur leur terre. Cependant, la Cour reconnaît que des droits autochtones sur la terre et les ressources naturelles existaient avant la colonisation du continent. Cette décision incite le gouvernement canadien à développer de nouvelles politiques pour répondre aux revendications territoriales autochtones.
1973 : L’Hon. Jean Chrétien, alors le ministre des Affaires indiennes et du Nord, annonce que le gouvernement fédéral sera désormais en pourparlers pour négocier les revendications territoriales autochtones.
1973 : L'Association des Indiens du Québec poursuit en justice le gouvernement du Québec. Le juge Malouf de la Cour supérieure du Québec reconnaît les droits des Cris et des Inuit et accorde une injonction qui bloque le développement du projet hydroélectrique de la Baie-James.
1974 : La Commission de revendications territoriales autochtones est fondée par le gouvernement fédéral.
1974 : L'Acte des Territoires du Nord-Ouest est modifié. Dorénavant, le Conseil des Territoires du Nord-Ouest sera constitué de quinze membres; tous élus.
1974-1977 : L’enquête du pipeline de la vallée du Mackenzie, aussi appelé Commission Berger, est mise sur pied pour l'étude du projet de pipeline de la vallée du Mackenzie.
1975: La déclaration dénée affirme le droit à l'autodétermination pour les Dénés et Métis.
1975: La convention de la Baie-James et du Nord québécois est signée entre le gouvernement du Québec, les Cris et les Inuit.
1976 : L'Inuit Tapirisat du Canada présente sa première proposition pour la création du Nunavut dans un rapport intitulé Nunavut : règlement proposé des revendications territoriales des Inuits.
1976 : Séparation des Inuvialuit d'ITC pour négocier une entente séparée de revendication territoriale en raison de la pression du développement dans le secteur de la mer de Beaufort. Les Inuvialuit sont représentés par le « Committee of Original Peoples’ Entitlement », COPE.
1976 : Le Conseil législatif des Territoires du Nord-Ouest devient l'Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest.
1977 : C.M. Drury est nommé par le Premier ministre du Canada, P.E. Trudeau, pour faire un rapport sur le développement constitutionnel dans les Territoires du Nord-Ouest.
1977 : Après une consultation publique, ITC fait suivre sa première proposition pour la création du Nunavut par une deuxième dans un document à trois pages intitulé Parler pour les premiers citoyens du Nord canadien (Speaking for the First Citizens of the Canadian North). Cette proposition appelle à la création d'un territoire qui serait dirigé par un gouvernement entièrement inuit.
1979 : Le gouvernement danois accorde aux Inuit du Groenland l’autonomie domestique (Home Rule).
1979 : ITC présente au gouvernement du Canada sa troisième proposition pour la création du Nunavut dans un document intitulé Développement Politique au Nunavut. ITC reconnaît que le Nunavut serait dirigé par un gouvernement public.
1979 : L’affaire de Baker Lake réaffirme les droits autochtones, surtout par l'occupation immémoriale de la terre et la tradition orale, quand il n'y a eu aucune législation précédente ou aucun traité de signé.
1979 : Il y a 2 845 salariés du service public dans les Territoires du Nord-Ouest. Seulement 500 sont des Autochtones ou des Inuit. Cependant, la majorité des 22 membres de l'Assemblée législative (députés) des Territoires du Nord-Ouest à Yellowknife sont Autochtones ou Inuit.
1980 : Le rapport Drury (Rapport du représentant spécial pour l’évolution constitutionnelle dans les Territoires du Nord-Ouest) recommande l'unité des Territoires du Nord-Ouest.
1981 : « En toute justice », une nouvelle politique gouvernementale fédérale concernant les revendications territoriales. Les ayants droit autochtones doivent conserver une partie des droits à la terre et sur leurs institutions propres quand ils signent des revendications territoriales. Un amendement à la Constitution canadienne reconnaît et affirme les droits autochtones (indiens, métis et inuit) et les droits de traités.
1981 : La Nation dénée et l'Association métis des Territoires du Nord-Ouest diffusent un rapport intitulé Gouvernement Public pour le peuple du Nord. Ce document propose un nouveau gouvernement pour la vallée du Mackenzie avec des pouvoirs de type provincial, devant être appelé le Denendeh.
1981 : L'Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest élit huit membres au Comité exécutif, y compris le Speaker. Tous les députés élisent le leader du gouvernement.
1982 : Les Inuit de l’Arctique de l’Est créent la Fédération Tunngavik du Nunavut (TFN) dont le but est de négocier les revendications territoriales et la création du Nunavut avec le gouvernement fédéral. Dans ce rôle, il remplace l'Inuit Tapirisat du Canada qui a jusque-là mené les négociations avec Ottawa.
1982 : Plébiscite sur la division des Territoires du Nord-Ouest. La division est soutenue par 56 % des électeurs. Seulement 52 % de tous les électeurs participent au vote.
1982 : Loi constitutionnelle, Charte canadienne des Droits et rapatriement de la Constitution canadienne. Le gouvernement libéral de P.E. Trudeau évite une définition claire des droits autochtones « existants » dans la Constitution, promettant aux leaders autochtones une série de conférences des premiers ministres sur les questions constitutionnelles autochtones. Ces conférences sont introduites par l'article 37.1 de la loi constitutionnelle.
1983-1987 : Conférence des premiers ministres sur les questions constitutionnelles intéressant les Autochtones. Les discussions sont bloquées mais le concept d'autonomie gouvernementale autochtone apparaît.
1984 : Les Inuvialuit s’entendent sur un accord de revendications territoriales (l'Entente finale inuvialuit) avec le gouvernement fédéral.
1984 : Le Rapport Penner ouvre la porte à la reconnaissance du droit inhérent autochtone à l'autonomie gouvernementale, jamais sérieusement considéré précédemment par le gouvernement libéral.
1985 : Le gouvernement conservateur mené par le nouveau Premier ministre Brian Mulroney crée le Comité Coolican sur la politique des revendications territoriales.
1986 : Publication du rapport Coolican : Traités Vivants : Accords Durables. Après le dépôt de ce rapport, le gouvernement fédéral reformule une nouvelle politique de revendications territoriales qui déclare que l'autonomie gouvernementale et la conservation de la culture ne seront pas affectées par de nouveaux accords. Le gouvernement fédéral reconnaît aussi que l'extinction générale des droits autochtones n'est plus une condition préalable pour des accords.
1988 : Accord de principe sur les revendications dénés/métis.
1990 : Signature de l'Accord de principe sur la revendication territoriale du Nunavut.
1990 : L'accord final des revendications territoriales dénés/métis est rejeté à l'Assemblée générale annuelle de la Nation dénée à Hay River.
1990 : Elijah Harper, avec l'appui de l'Assemblée des Premières Nations, refuse d'accepter l'Entente du lac Meech qui ne garantit pas de droits particuliers aux peuples autochtones. Son refus signifie que l'Assemblée législative du Manitoba ne peut pas réaliser le consentement unanime dont elle a besoin pour approuver l'Entente.
1990 : Crise d’Oka. En mars, les Mohawks de Kanesatake au Québec bloquent l'accès de leurs cimetières ancestraux à la ville d'Oka, qui a le projet d’y laisser construire le trou restant d'un terrain de golf à dix-huit trous. La crise s'intensifie après que la Sûreté du Québec (SQ) est incapable de disperser les Mohawks. Peu de temps après, le gouvernement du Québec demande au gouvernement canadien d'envoyer l'armée. La crise finit le 26 septembre, quand les Mohawks abandonnent le blocus.
1991 : Après la crise Oka et l'échec de l'Entente du Lac Meech, le Gouvernement conservateur de Brian Mulroney établit la Commission royale sur les peuples autochtones dont le but est d'étudier les relations historiques entre les peuples autochtones et le gouvernement canadien.
1991 : Les Gwich'in signent un accord de revendications territoriales avec les gouvernements fédéral et territorial.
1992 : En mai, une majorité d'électeurs des Territoires du Nord-Ouest approuve la frontière qui divisera le territoire en deux territoires distincts : les Territoires du Nord-Ouest à l'ouest et le Nunavut à l'est.
1992 : Le 30 octobre, le Département des Affaires indiennes et du Nord, le Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et la Fédération Tunngavik du Nunavut signent l'entente politique qui rend officielle la création du Nunavut. En novembre, les Inuit du Nunavut ratifient le règlement de la revendication territoriale du Nunavut (Accord du Nunavut).
1992: L'Accord de Charlottetown est rejeté par un plébiscite national.
1993 : En mai, le Premier ministre Brian Mulroney, le leader du Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest Nellie Cournoyea et le président de la Fédération Tunngavik du Nunavut Paul Quassa signent l’Accord du Nunavut à Iqaluit.
1993 : Nunavut Tunngavik Inc. (NTI) remplace la Fédération Tunngavik de Nunavut (TFN). NTI devient la société qui représente les Inuit dans le cadre de l’Accord de revendication territoriale du Nunavut.
1993 : En juin, l’Acte de règlement de la revendication territoriale du Nunavut et l’Acte du Nunavut sont promulgués par la Chambre des communes à Ottawa.
1993 : La Commission d’établissement du Nunavut (Nunavut Implementation Commission, NIC) est instituée par l’Acte du Nunavut. Son objectif est de renseigner les trois partenaires de l'Entente, le gouvernement fédéral, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et la Nunavut Tunngavik Inc., au sujet de la création du gouvernement du Nunavut.
1994 : En janvier, la première réunion de NIC est tenue.
1995 : NIC publie son premier rapport intitulé L’empreinte de nos pas sur la neige fraîche. Ce rapport est le premier plan du futur Gouvernement du Nunavut. Il contient 104 recommandations sur la façon de mettre en place le Gouvernement de Nunavut. Parmi ces recommandations on trouve la création des circonscriptions électorales à deux membres qui seraient représentées par un homme et une femme, ce qui assurerait la parité de genre dans l'Assemblée législative du Nunavut.
1995 : Les Nunavummiut votent pour faire d’Iqaluit leur future capitale.
1996 : La Commission royale sur les peuples autochtones publie ses cinq volumes et 4 000 pages de rapport. La Commission reconnaît l'importance de l’autonomie autochtone et fait de nombreuses recommandations pour améliorer le rapport entre les peuples autochtones et le gouvernement canadien.
1996 : NIC publie son deuxième rapport intitulé L’empreinte de nos pas II. Il incorpore des réponses populaires à L’empreinte de nos pas sur la neige fraîche.
1997 : Le 26 mai, la population du Nunavut rejette le principe de la parité de genre et les circonscriptions électorales à deux membres dans un plébiscite non exécutoire.
1997 : Le 15 avril, le Commissaire provisoire du Nunavut, Jack Anawak, est officiellement nommé par la Ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, Jane Stewart.
1998 : Le 4 mars, les sous-ministres du Nunavut se réunissent pour la première fois.
1999 : Le 1er avril, le Nunavut, nouveau territoire canadien, est officiellement créé.
Commission d’établissement du Nunavut. 1995, L’empreinte de nos pas sur la neige fraîche.
Commission d’établissement du Nunavut. 1996, L’empreinte de nos pas II.
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