Citation :
Tipuula Qaapik Atagutsiak
« Bien que le phoque soit plus petit que certains animaux, il est extrêmement utile. C’est aussi le plus abondant. Il est facile à chasser. Sa graisse est utilisée pour la nourriture et pour la chaleur. L’huile de phoque sert à étanchéifier les bottes, et bien sûr à soigner. » (Page 51)
“J’imagine que les plantes que nous mangions nous ont gardé en santé. C’est probablement pour cette raison que nous étions si peu malades. Tout ce que nous mangions était frais. » (Page 69)
Présentation :
L’huile animale s’avère essentielle au mode de vie traditionnelle des inuit. Avant tout source de chaleur, elle permettait à la lampe –qulliq- de chauffer la tente ou l’iglou, et de pouvoir cuisiner. Aussi, on huilait les bottes et le qajaq pour l’étanchéifier et l’entretenir. Les huiles d’ours polaire, de caribou, de baleine ou encore de phoque avaient leurs qualités et usages spécifiques. Celle du phoque -barbu-, par exemple, était la plus prisée pour ses nombreuses applications, notamment médicinales. Ainsi, elle soignait les maux de gorge ou d’oreille, protégeait la peau, soulageait des coups de soleil, hydratait les plaies, et accélérait leur cicatrisation. On utilisait également la partie grasse de la peau du phoque comme pansement. On prenait soin d’en extraire l’huile auparavant, en la grattant ou en la faisant fondre au dessus de la lampe.
Après un diagnostic, chaque maladie trouvait son remède, qu’il soit d’origine animale (les nageoires de phoque bouillies contre la diarrhée, la peau de lapin ou de lemming pour drainer un abcès...),végétale (certaines baies et racines contre la diarrhée, la poudre de vesse de loup pour arrêter les saignements, la mousse maniq pour soulager les indigestions et stimuler le lait maternel, les fleurs de saules pour soigner les abcès...), ou encore humaine (l’urine chaude pour arrêter les saignements, le lait maternel pour guérir l’infection oculaire...). La connaissance du corps humain et des ressources du milieu naturel, alliée à la consommation quotidienne de gibier et de plantes fraîches, assurait la bonne santé des inuit.